<420>car il a l'honneur de l'être, et je ne conseillerais pas aux étrangers d'ajouter foi à un grand nombre de ses règles.

Monseigneur le prince héréditaire de Brunswic, qui est ici pour quelques jours, y reçoit le même accueil qu'à son premier voyage; et je me flatte que s'il ne nous a pas trouvés fort raisonnables, il nous trouvera du moins fort honnêtes, ou plutôt fort justes à son égard. J'ai eu la satisfaction d'exprimer plus d'une fois à ce prince les sentiments dont je suis pénétré pour V. M., et il pourra l'assurer de la vénération que tous les gens de lettres estimables ont pour elle.

Que V. M., Sire, fasse la guerre ou la paix, ce qui m'intéresse le plus, c'est qu'elle se porte bien, qu'elle continue longtemps à être l'admiration de l'Europe, et qu'elle veuille bien se souvenir quelquefois de la reconnaissance éternelle, de l'attachement inviolable, et du profond respect avec lequel je serai toute ma vie, etc.

39. A D'ALEMBERT.

5 mai 1767.

Il m'est impossible de vous répondre au sujet de ce prisonnier auquel vous vous intéressez, parce que son crime et son nom même me sont inconnus. On a demandé des éclaircissements aux tribunaux d'Emden et de Clèves, dont il faut attendre les rapports, pour savoir de quoi cet homme est accusé. Quoi qu'il en soit, j'ose me flatter que les colléges de justice de mon pays ne portent pas l'oubli des formalités et la précipitation des jugements au même point que vos cours de justice de France; et je ne pense pas qu'un innocent ait été condamné, à moins que durant la guerre il ne se soit passé des choses qui ne sont point parvenues jusqu'à moi.

Vous me pressez de vous dire ce que je pense des additions que vous avez faites à vos Essais de littérature. Il me semble vous avoir écrit que je m'étais instruit dans cette partie de l'ou-