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14. DU MÊME.

Sans-Souci, 6 juillet 1763.



Sire,

J'ai l'honneur de présenter à Votre Majesté le placet et la lettre ci-joints, qu'on m'a instamment supplié de lui remettre moi-même. Comme V. M., toujours guidée par la justice, n'aime point les sollicitations, je me contenterai de l'assurer du respect et de l'attachement du sieur Espérandieu pour sa personne et pour son auguste maison, et du repentir où M. le comte de Schwerin m'a paru être de ses fautes. Je supplie V. M. de vouloir bien me faire remettre sa réponse.

Je suis avec le plus profond respect, etc.

15. DU MÊME.

Sans-Souci, 15 août 1763, le jour anniversaire
de la bataille de Liegnitz.



Sire,

Mon congé devant expirer dans les premiers jours du mois prochain, et le temps de mon voyage d'Italie étant proche, je prie V. M. de vouloir bien me permettre de repartir bientôt pour la France.

Plus pénétré que jamais d'admiration pour votre personne et de reconnaissance pour vos bontés, je voudrais, Sire, pouvoir raconter à toute l'Europe ce que j'ai eu le bonheur de voir en V. M., un prince supérieur à sa gloire même, un héros philosophe et modeste, un roi digne et capable d'amitié, enfin un véritable sage sur le trône. Ces sentiments, Sire, resteront éternellement gravés dans mon cœur, avec le souvenir de vos bienfaits.a


a Voyez, dans le second Appendice, à la fin de cette correspondance, la lettre que d'Alembert écrivit de Sans-Souci, le 25 juin 1763, à madame du Deffand, au sujet de son séjour auprès de Frédéric.