<26>sur la bonne foi de la cour de Vienne. C'est sa réponse qu'il faut attendre, et qui terminera nos incertitudes. Je préférerais de beaucoup la fièvre tierce à l'état où je suis depuis si longtemps; car si on a la fièvre, on lui oppose du quinquina; mais qu'opposer à la friponnerie, à la supercherie, à la mauvaise foi d'un ministre? La potence; mais on ne fait pas pendre qui l'on veut. Il n'y a que dame Thérèse qui puisse condamner un Kaunitz à l'échafaud; car s'il m'arrive de battre ces gueux de soldats qu'on m'oppose, et d'en tuer par centaines, le b..... de ministre n'en tient aucun compte. Mes compliments à ma petite.a Adieu; soignez-vous, et tâchez de vous guérir radicalement. Vale.

25. AU MÊME.

(Silberberg, février 1779.)

Voici deux livres que je vous renvoie. Je vous prie de me les remplacer par les Révolutions romaines de Vertot,b et par le volume de Voltaire qui contient l'Ingénu,c que vous trouverez dans la bibliothèque. D'ailleurs, nous flottons encore toujours dans les incertitudes; et quoique, par de simples démonstrations, j'aie fait quitter Braunau et Wünschelbourg aux Autrichiens, je n'ai rien pu entreprendre, à cause des chemins, qui sont si abominables dans les montagnes, que des ruisseaux sont devenus des torrents. Adieu; mes compliments à la petite Alcmène.


a La levrette Alcmène.

b Voyez t. XIX, p. 105 et 106, et ci-dessus, p. 19.

c Voyez Œuvres de Voltaire, édit. Beuchot, t. XXXIII, p. 381-473.