<210>port qu'ils ont avec nous. Je n'ose attribuer cette guérison à mes prières; je n'ai pas la présomption de croire que la Providence change ses décrets éternels au gré de ma fantaisie et de ce qui me peut être le plus avantageux; mais si les vœux les plus sincères et les plus fervents ont quelque force, certainement les miens, partis d'un cœur qui vous est tout dévoué, madame, ont dû accélérer la convalescence de V. A. R. Mais quelle nouvelle obligation, madame, ne vous ai-je pas de ce que vous daignez, par la lettre que je viens de recevoir, me rassurer entièrement contre les appréhensions qui me restaient! De toutes les lettres que V. A. R. a daigné m'écrire, c'est celle qui m'a fait le plus de plaisir; elle est un témoignage sûr de sa convalescence, de son gracieux souvenir pour son fidèle adorateur, et de la persuasion où vous êtes, madame, qu'il n'y avait qu'un mot de votre main qui pût calmer mes inquiétudes. Puisse votre santé, madame, égaler le reste de vos grandes qualités! Puissiez-vous, si j'ose vous en supplier, traiter plus sérieusement les accès de goutte dont vous êtes incommodée! Puissiez-vous avoir toujours dans l'esprit que la perte d'une princesse comme la divine Antonia est une calamité publique, et que vous devez ménager des jours si précieux pour l'avantage du monde et la consolation de ceux qui vous sont dévoués comme moi de corps et d'âme, étant avec la plus haute considération, etc.

Quand V. A. R. croira que je pourrai lui rendre quelque service à Turin, elle n'aura qu'à me donner ses ordres.

141. DE L'ÉLECTRICE MARIE-ANTONIE DE SAXE.

Dresde, 17 janvier 1771.



Sire,

Pardonnez, Sire, si cette fois je ne pense point, comme Votre Majesté, que la somme des maux l'emporte sur celle des biens.