<240>Nous étalons pour Melpomène
Quatre ou cinq sortes de tréteaux,
Au lieu du théâtre d'Athène.
On critique, on critiquera,
On imprime, on imprimera
De beaux écrits sur la musique,
Sur la science économique,
Sur la finance et la tactique,
Et sur les filles d'Opéra.
En province, une académie
Enseigne méthodiquement,
Et calcule très-savamment
Les moyens d'avoir du génie.
Un auteur va mettre au grand jour
L'utile et la profonde histoire
Des singes qu'on montre à la foire,
Et de ceux qui vont à la cour.
Peut-être un peu de ridicule
Se joint-il à tant d'agréments;
Mais je connais certaines gens
Qui, vers les bords de la Vistule,
Ne passent pas si bien leur temps.

Le nouvel abbé d'Oliva,a après avoir ri aux dépens de ces messieurs, malgré leur liberum veto, s'entend merveilleusement avec l'Église grecque pour mettre à fin le saint œuvre de la pacification des Sarmates. Il a couru ces jours-ci un bruit dans Paris qu'il y avait une révolution en Russie; mais je me flatte que ce sont des nouvelles de café; j'aime trop ma Catherine.

J'aurai l'honneur d'envoyer incessamment à V. M. les Lois de Minos.b L'ouvrage serait meilleur, si je n'avais que les soixante-dix ans que vous m'accordez.

Ce Morival dont j'ai eu l'honneur de vous parler est depuis sept ou huit ans à votre service. Je ne sais pas le nom de son régiment; mais il est à Wésel.

Voilà toute votre auguste famille mariée. On dit madame la landgrave très-belle. Monsieur le prince de Würtemberg est dans


a Frédéric lui-même. Voyez ci-dessus, p. 249.

b Tragédie de Voltaire. Voyez ses Œuvres, édit. Beuchot, t. IX, p. 273-364