<210>cisions plus infaillibles que celles de Ganganelli pour les articles de foi. Vale.

447. DE VOLTAIRE.

Ferney, 1er février 1772.

Sire, mon cœur, quoique bien vieux, est tout aussi sensible à vos bontés que s'il était jeune. Vos troisième et quatrième chants m'ont presque guéri d'une maladie assez sérieuse; vos vers ne le sont pas. Je m'étonne toujours que vous ayez pu faire quelque chose d'aussi gai sur un sujet si triste. Ce que V. M. dit des confédérés dans sa lettre inspire l'indignation contre eux autant que vos vers inspirent de gaîté. Je me flatte que tout ceci finira heureusement pour le roi de Pologne et pour V. M. Quand vous n'auriez que six villes pour vos six chants, vous n'auriez pas perdu votre papier et votre encre.

La reine de Suède ne gagnera rien aux dissensions polonaises; mais elle augmentera le bonheur de son frère et le sien. Permettez que je la remercie des bontés dont vous m'apprenez qu'elle daigne m'honorer, et que je mette mes respects pour elle dans votre paquet.

La veuve du pauvre cher Isaaca m'a fait part des bontés dont vous la comblez, et du petit monument qu'elle érige à son mari, le panégyriste de l'empereur Julien, de très-respectable mémoire. C'est une virtuose que cette madame Isaac; elle sait du grec et du latin, et écrit dans sa langue d'une manière qui n'est pas ordinaire.

V. M. finit sa dernière lettre par de belles maximes de morale; mais vous conseillez à un impotent de ne pas marcher trop vite. Il y a deux ans que je ne sors presque point de mon lit. Je serais tenté de vous dire comme Le Nôtreb au pape Alexandre VII : «  »


a Voyez ci-dessus, p. 8.

b André Le Nôtre, inventeur de l'art de dessiner les jardins d'agrément. Il naquit à Paris en 1613, et y mourut en 1700.