<286>gatelle. Je ne le suis que de la perte que vous avez faite; et je peux encore ajouter que V. M. doit s'apercevoir par mon genre de vie, et qu'elle sera toujours convaincue par toutes mes démarches, que je ne suis ici uniquement que pour elle.

Il n'y a assurément que l'excès de ses bontés qui puisse me faire supporter de si longues maladies, privé de toute consolation.

302. DU MÊME.

Le 30 janvier 1732.

Sire, quant à Pascal, je vous supplie de lire la page 274 du second tome, que j'ai eu l'honneur d'envoyer à V. M., et vous jugerez si sa cause est bonne.

Quant à madame de Bentinck, elle n'a point de cuisine, et j'en ai une ici et une à Paris.

Quant aux procès et aux tracasseries, je n'en ai qu'avec la maladie cruelle qui me mène au tombeau.

Je vis dans la plus grande solitude et dans les plus grandes souffrances, et je conjure V. M. de ne pas briser le frêle roseau que vous avez fait venir de si loin.

M. de Bielfeld a fait restituer, il y a longtemps, les exemplaires que votre imprimeur avait donnés à un professeur de Francfort-sur-l'Oder. J'étais affligé avec raison qu'un autre en eût avant V. M. Voilà tout le procès et toute la tracasserie.

Est-il possible que la calomnie ait pu aller jusqu'à m'accuser d'un mauvais procédé dans cette affaire? C'est ce que je ne puis comprendre. L'ouvrage est à moi, comme l'Histoire de Brandebourg est à V. M.; permettez-moi l'insolence de la comparaison. Quel démêlé, quelle discussion puis-je avoir pour une chose qui m'appartient, et qui est entre mes mains? Que deviendrai-je, Sire, si une calomnie si peu vraisemblable est écoutée? La franchise, qui est le caractère de la capitale de France et le mien,