<243>Richelieu fit son Testament,
Et Newton son Apocalypse.

Cela est si naturel, si aisé, si vrai, si bien dit, si court, si dégagé de superfluités, qu'il est impossible de ne s'en pas souvenir. Ces vers sont déjà un proverbe. Vous êtes assurément le premier roi de Prusse qui ait fait des proverbes en France. V. M. verra, dans la rapsodie ci-jointe, mes raisons contre madame d'Aiguillon.

Jugez ce Testament fameux,
Qu'en vain d'Aiguillon veut défendre;
Vous en avez bien jugé deux
Plus difficiles à comprendre.

Je ne verrai donc jamais, Sire, votre Valoriade? il y a une ode dans un recueil de votre Académie;a je n'ai ni le recueil, ni l'ode. C'est bien la peine de vous aimer pour être traité ainsi! Oh! le mauvais marché que j'ai fait là!

Je vous donne toute mon âme sans restriction.

260. A VOLTAIRE.

Potsdam, 25 avril 1750.

J'espérais qu'au premier signal
Les Grâces et votre génie
Viendraient sans cérémonial
Réveiller ma muse assoupie;
Mais de ce bonheur idéal
L'espérance est évanouie,
Et, dans ce séjour martial.

D'Arnaud, votre charmant vassal,
N'est arrivé qu'en compagnie
De sa muse aimable et polie.
Lorsqu'on n'a point l'original,
Heureux qui retient la copie!


a Voyez t. X, p. 20.