<364>ministres; il y a très-peu de chose à réformer, et je crois toujours qu'il est avantageux pour le genre humain que cet antidote soit public.

Je fais transcrire mon petit exposé de la métaphysique de Newton et de Leibniz. Le paquet sera gros; puis-je l'adresser à Wésel? J'attends vos ordres, auxquels je me conformerai toute ma vie, car vous savez que Minerve, Apollon et la Vertu m'ont fait votre sujet. Madame du Châtelet aura l'honneur d'envoyer à V. A. R. quelque chose qui la dédommagera de l'ennui que je pourrai lui causer. Je suis, etc.

117. A VOLTAIRE.

Berlin, 15 avril 1740.

Mon cher Voltaire, votre Dévote est venue le plus à propos du monde. Elle est charmante, les caractères bien soutenus, l'intrique bien conduite, le dénoûment naturel. Nous l'avons lue, Césarion et moi, avec beaucoup de plaisir, et souhaitant beaucoup de la voir représenter ici en présence de son auteur, de cet ami que nous désirons tant de voir. Mon amphibie vous fait des compliments de ce que, tout malade que vous êtes, vous travaillez plus et mieux que tant d'auteurs pleins de santé. Je ne conçois rien à votre être très-particulier, car, chez nous autres mortels, l'esprit souffre toujours des langueurs du corps; la moindre chose me rend incapable de penser. Mais votre esprit, supérieur à ses organes, triomphe de tout. Puisse-t-il triompher de la mort même!

Vous lirez, s'il vous plaît, un petit conte assez mal tourné que je vous envoie, et une Épîtrea où je me suis avisé de parler très-sérieusement à une sorte de gens qui ne sont guère d'humeur à régler leur conduite sur la morale des poëtes. Machiavel suivra


a Le Faux Pronostic, conte, t. XIV, p. 178-180, et l'Épître sur la Gloire et l'Intérêt, t. X, p. 79-90.