<79>3o Que, toutes les fois que vous serez admis à ma table, trouvant les autres convives en belle humeur, vous éviterez avec soin de prendre mal à propos le visage d'un cocu, et que vous chercherez plutôt de contribuer à soutenir et à augmenter leur joie.

Voilà les points essentiels que j'ai à vous prescrire. Si vous êtes assez sage que de vouloir et pouvoir remplir ces conditions, je suis prêt de vouloir vous accorder une amnistie entière et un oubli de vos fautes. Sur ce, etc.

aSi vous aimez mieux servir les cochons que les grands princes, comme vous l'avez dit, vous ne pouvez manquer de condition, et vous trouverez en Westphalie de l'emploi, sans que vous ayez besoin de moi.

Allez, vous êtes un indigne, et, si je vous tire de la misère où vos folies et vos impertinences vous ont réduit, ce n'est que par pitié, car votre conduite mériterait que l'on vous enfermât entre quatre murailles à jamais.

5. AU MÊME.

Hermsdorf, 26 août 1744.a

Les occasions de vous faire plaisir, mon cher Pöllnitz, m'en ont toujours beaucoup fait à moi-même, et je les embrasserai volontiers toutes les fois qu'elles se présenteront, non pas pour m'attirer vos remercîments, mais par la satisfaction que je trouve à vous obliger. J'en aurai une singulière d'apprendre votre retour à Berlin, et qu'une situation tranquille succède, monsieur, aux chagrins que vous avez essuyés. Je m'y intéresserai véritablement, étant à jamais, bien sincèrement, mon cher Pöllnitz, votre adonné ami.


a De la main du Roi.

a Cette date est inexacte ou quant au lieu, ou quant au jour et à l'année. Frédéric n'était pas à Hermsdorf le 26 août 1744.