<225>Je vous en fais bien des remercîments. Le Champagne que je vous ai promis est parti avant-hier. J'espère que vous le trouverez bon, surtout après le brunze; s'il ne l'est pas, ce ne sera au moins pas la chaleur qui l'aura gâté en chemin, le temps qu'il fait ici étant aussi affreux qu'il puisse être chez vous. Je suis bien aise que vous soyez content de mon alliance contre votre confédéré, mais je doute que vous en ayez besoin; il ne sera pas plus redoutable que ses confrères. Vous n'avez que faire de craindre que j'oublie Rosswalde à mon voyage de Moravie; faites seulement que je vous y trouve en bonne santé. La mienne, après une attaque de goutte assez rude, est, Dieu merci, assez bien rétablie. Je vous remercie de la part que vous voulez bien y prendre, et sur ce, etc.

23. AU MÊME.

Potsdam, 6 mai 1770.

Monsieur le comte de Hoditz, votre lettre du 29 avril dernier m'a enchanté. Le cœur a son langage, comme l'esprit a le sien; mais, en fait de sentiments, le premier est beaucoup plus énergique. Je viens d'en faire une nouvelle expérience très-agréable par la lecture de votre lettre. Tout y respire les sentiments d'un cœur qui m'est entièrement dévoué. Mais j'en fais aussi tout le cas qu'il mérite, et il y a longtemps qu'il vous a concilié toute mon estime et toute mon affection. L'une et l'autre est tout aussi tendre que l'intérêt que vous avez pris à mon rétablissement, et que vous venez de m'exprimer d'une manière bien flatteuse; et il ne me reste à désirer que d'avoir des occasions bien fréquentes de vous en donner des preuves agréables et convaincantes. Je me réserve de vous en dire davantage lorsque j'aurai le plaisir de vous revoir.

En attendant, je vous sais gré du tableau que vous m'avez fait du grand écuyer comte de Dietrichstein. Il a augmenté de