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AUX DAMES DE GARCZYNSKA ET DE GORZENSKA, NÉES DE SKORZEWSKA, A MARGONIN.

Potsdam, 5 février 1783.

J'ai reçu la lettre que vous avez bien voulu me faire en date du 27 de janvier dernier, touchant l'éducation de votre frère. Les États d'ici étant proprement ceux où chacun est élevé dans la religion à laquelle il appartient, et n'y ayant aucun pays où l'on soit moins gêné à cet égard que dans celui-ci; que d'ailleurs l'éducation y vaut infiniment mieux que celle qu'on peut recevoir en Pologne, et votre frère se trouvant outre cela mon vassal et n'avoir ainsi nul besoin de la langue polonaise, je ne vois pas de motif valable pour mettre empêchement, comme vous le désirez, à l'éducation qu'on veut lui donner. Ne pouvant donc pour cette fois déférer à votre demande, je me borne à prier Dieu, comme je fais, qu'il vous ait en sa sainte et digne garde.

A MADAME DE CIECIERSKA, A MARGONIN.

Potsdam, 6 février 1783.

L'endroit de l'éducation du jeune comte Skorzewskia est indifférent au Roi, pourvu qu'elle se fasse, non dans l'étranger, mais dans les États de S. M., qui ne manquent point de pareils établissements. D'ailleurs, il va sans dire qu'on doit faire un bon choix, et ne confier ce jeune homme qu'à des personnes capables de bien former son esprit et son cœur, en un mot, de lui donner une bonne et raisonnable éducation. C'est aussi dans ce sens que S. M. a donné ses ordres au grand chancelier de Canner, à Berlin, auquel la dame de Ciecierska, grand'mère et tutrice dudit jeune comte, peut s'adresser.


a Frédéric Skorzewski, filleul du Roi. Le titre de comte lui fut confirmé le 19 avril 1787.