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103. DU BARON DE L. M. FOUQUÉ.

Brandebourg, 29 décembre 1769.



Sire,

Je vous rends grâces des étrennes que Votre Majesté a eu la bonté de m'envoyer. La beauté de la porcelaine s'augmente de jour en jour, et je crois qu'elle est parvenue à son plus haut période, tant en beauté de dessin qu'en blancheur.

Ce qui m'est le plus sensible est le gracieux souvenir de V. M., et ce que je souhaite ardemment est la parfaite santé et la conservation de son auguste personne. Je suis, etc.

104. AU BARON DE L. M. FOUQUÉ.

Le 6 mai 1770, jour de la bataille de Prague.

Je vous envoie, mon cher ami, du vieux vin de Hongrie pour vous en délecter le même jour que vous fûtes, il y a treize ans, si cruellement blessé par nos ennemis.a

J'ai eu la goutte, qui m'a fort maltraité cette fois par trois accès consécutifs aux deux jambes comme aux genoux; mais je n'y pense plus.

Nous exerçons que c'est une merveille, et je vais mon train tant qu'un souffle de vie m'anime.

Puissiez-vous aussi bien vous porter que je le désire, et être persuadé de la tendresse et de l'estime infinie qui m'attachent à votre personne. Adieu.


a Voyez t. IV, p. 136.