<343>populaires avaient accréditées. Nous avons été si longtemps à l'école de l'adversité, que le public est crédule sur les malheurs que la crainte faisait prévoir. Ni tout le mal qu'on appréhende, ni tout le bien qu'on espère, n'arrive pas cependant. Je vous annoncerai, pour vous restaurer, que mon entreprise sur Schweidnitz va jusqu'ici à merveille; il nous faut encore onze jours heureux, et cette épreuve sera remplie. Je vous donnerais encore nombre de bonnes nouvelles; j'attends que votre crédulité se tourne du côté des événements heureux pour vous les annoncer. J'attends donc ce que vous m'écrirez, pour vous servir en conséquence de vos désirs. Adieu, mon cher marquis; je suis fatigué, et mon âge me rend l'exercice plus rude que par le passé. Écrivez-moi donc, et ne doutez point de mon amitié.

261. AU MÊME.

(Péterswaldau) 17 août 1762.

J'envoie aujourd'hui un courrier avec des postillons,a puisque vous êtes en goût des postillons. Schweidnitz n'est pas pris encore, mais trente mille hommes qui marchaient à son secours, et qui nous ont attaqués, sont battus. Les nouvelles publiques vous en diront les détails. L'affaire a commencé hier après midi, à cinq heures, que Daun a attaqué le prince de Bevern, et à sept heures ils étaient déjà battus. Adieu, mon cher marquis; pourvu que vous m'annonciez ce qui vous fait plaisir, je vous servirai en conséquence. Vous voulez des courriers, et je vous les envoie.


a Pour annoncer la victoire de Reichenbach, remportée le 16 août 1762. Voyez t. V, p. 224 à 228.