<29>six mois d'hiver, où je ne crois point l'immortalité de l'âme, je crois pouvoir, sans risquer mon salut, céder au mouvement de la chair, quitte à devenir dévot et renvoyer la figurante lorsque l'été reviendra. Je suis, etc.

24. DU MÊME.

Paris, 3 novembre 1747.



Sire,

Je suis arrivé à Paris depuis deux jours, et j'en serais d'abord reparti, si mademoiselle Cochois ne m'avait demandé quatre ou cinq jours pour finir quelques affaires. Je les lui ai accordés sans peine, parce que j'ai compris que, vu la désertion de Lani et des autres misérables qui l'ont suivi, elle arriverait à temps pour les répétitions de l'Opéra, Sodi et les autres sujets qu'on a engagés ne pouvant partir que vers le 10 ou le 12 de ce mois, temps auquel la Cochois sera déjà en chemin.

Il n'est rien de si affreux que l'action de Lani; il mériterait que V. M. lui fît sentir tout le poids de son indignation. J'ai dit dans tout Paris ce que je devais dire au sujet de ce faquin et de ses compagnons de désertion et de friponnerie; et je continuerai à les faire si bien connaître avant que de partir d'ici, qu'ils se repentiront de leur sottise. Lani a placé sa sœur à la comédie française, où elle a déjà dansé et joué deux rôles; mais un des directeurs de l'Opéra, que je connais, m'a promis qu'il l'obligerait à quitter, attendu que, ayant été autrefois à l'Opéra, elle ne pouvait plus entrer à la comédie.

Comme je sais que je ne saurais mieux faire ma cour à V. M. qu'en lui disant toujours la vérité, je suis persuadé de ne point lui déplaire en l'assurant qu'on a eu tort de lui dire que Teissier avait tenu quelques discours qui méritaient sa disgrâce. Elle sait que j'aimerais mieux mourir que de lui en imposer dans la plus petite chose. Je puis lui protester que, pendant le temps que j'ai