<15>ne jamais disputer de belles-lettres avec Valori, car je crois qu'il ne me hait que parce que je n'ai pas été de son avis.

J'ai vu ici M. le duc de Richelieu; il m'a dit qu'il avait appris par la voie de ministres que V. M. avait été mécontente de lui lorsqu'il était à Dresde.a Il a ajouté qu'il avait écrit à ce sujet une lettre au comte de Rottembourg, qu'il chargeait de le justifier auprès de V. M. J'ai répondu à cela que j'ignorais absolument de quoi il était question, et que V. M. ne m'en avait jamais parlé.

La perte des Français dans la dernière bataille est plus considérable que celle des alliés; les premiers ont eu la victoire, mais il leur en coûte deux mille hommes de plus qu'à leurs ennemis.

M. de Lowendal fait le siége de Bergen-op-Zoom; les trois quarts des gens disent, à l'armée, qu'il ne réussira pas, et peut-être le souhaitent-ils, car ils ne s'aiment guère entre eux.

J'espère que V. M. voudra bien m'apprendre s'il y a rien dans ma conduite qui lui déplaise. Je prends la liberté de lui envoyer cette lettre par la voie de son résident à Aix-la-Chapelle, dans la crainte que celle que je lui adresse en droiture ne s'égare, les postes ici étant souvent en confusion et mal réglées. Je suis avec un profond respect, etc.

18. AU MARQUIS D'ARGENS.

Stettin, 9 juillet 1747.

Il n'y a qu'une tortue capable de voyager aussi lentement que vous, et, si vous continuez de même, il y a apparence que vous arriverez à Paris vers le commencement de l'année 1748. J'ai tressailli de joie en apprenant la victoire que le comte de Saxe vient de remporter.a Il faut avouer que M. de Cumberland est une grande pécore, et quelque chose de pis. Ces animaux ont vu


a Voyez t. XI, p. 137.

a A Laeffelt, le 2 juillet 1747. Voyez t. IV, p. 13 et 14.