<85>

34. DE M. JORDAN.

Berlin, 14 janvier 1741.



Sire,

Il est arrivé un courrier, à ce que prétend le peuple, il y a trois jours, qui annonce au public curieux la reddition du grand Glogau, avec perte de cinquante grenadiers et de deux officiers. Il y a eu grande alarme à cet égard dans le quartier des dames de Berlin; des pleurs ont été répandus avant que la nouvelle fût confirmée. C'est commencer par où l'on doit finir. J'ai été fort tranquille sur ce sujet, parce que je sais que V. M. est fort au delà de Breslau, en très-bonne santé, et que ceux à la conservation desquels je m'intéresse ont l'avantage et l'honneur de l'accompagner.

J'ai remis à M. Gautier, garde du cabinet des antiquités, les sept médailles, contre quittance. Il serait bien à souhaiter que toutes celles qui ont été trouvées en Prusse suivissent la même route.

Il y avait dans la Gazette d'Utrecht un article que je crois devoir envoyer à V. M.; c'est dans celle du vendredi 6 janvier, article de Ratisbonne. « On écrit de Nuremberg qu'on y paraissait craindre que le roi de Prusse ne renouvelât quelques anciennes prétentions sur cette ville. »

Le bruit est ici généralement répandu que Berlin aura la consolation de voir V. M. sur la fin du mois. Cette nouvelle est trop agréable pour pouvoir être si facilement crue.

J'ai l'honneur d'être, en attendant que je puisse me mettre aux pieds de V. M. après la glorieuse conquête, avec un respect profond et un attachement inviolable, etc.