<338>forme des volumes que nous donnerons désormais au public, et j'ose demander à V. M. sur cela ses lumières et ses ordres.

Nous avons certains mémoires latins dont nous ne pouvons donner que des traductions fort imparfaites, soit parce que le français n'a point plusieurs termes équivalents à ceux que les chimistes d'Allemagne ont latinisés, soit parce que nos traducteurs les ignorent. D'autres mémoires de messieurs nos gens du collége tirent une partie de leur mérite de l'élégance de leur style latin, que l'expérience nous apprend qu'ils ne conservent pas dans notre langue. Les uns et les autres de ces auteurs se plaignent des traductions, et peut-être même le public s'en plaindra-t-il aussi. J'ose donc demander à V. M. si elle approuverait que ceux de ces mémoires qui ne peuvent être traduits sans beaucoup perdre demeurassent dans la langue où ils ont été écrits, et qu'on suppléât à ce mélange de français et de latin par une histoire française qui contînt l'extrait de tout, où l'on tâcherait d'humaniser ces sublimes élégances romaines, les ténèbres de la chimie et les horreurs de l'algèbre.

J'attends les ordres de V. M. pour savoir si nous devons nous proposer ce plan ou continuer notre troisième volume comme les deux volumes précédents, et suis avec le plus profond respect,



Sire,

de Votre Majesté
le très-humble et très-obéissant serviteur,
Maupertuis.

5. A MAUPERTUIS.

Berlin. 3 janvier 1749.

Votre lettre m'est bien parvenue, et c'est à Darget que vous devez vous en prendre, si je ne vous y réponds pas plus longue-