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1. DE MAURICE DE SAXE.

(Octobre 1745.)



Sire,

Plus occupé de la grande victoire que Votre Majesté vient de remporter à la tête de son arméea que du compte que je me suis proposé de lui rendre de notre fin de campagne, agréez, Sire, que je commence par féliciter V. M. de ces avantages et du nouveau lustre dont sa gloire et celle de ses armes viennent d'être décorées.

La supériorité du nombre de vos ennemis a cédé, Sire, à votre habileté et à celle de la qualité de vos troupes. Ce dernier événement justifie l'idée avantageuse qui m'a toujours fait dire, depuis que je les connais, qu'il n'y en a point qui puissent leur être comparées; la façon dont l'armée de V. M. est composée et disciplinée doit nécessairement lui assurer les victoires.

Ce que nous avons fait en Flandre, quoique considérable, n'approche point du brillant de la campagne pendant le cours de laquelle vous avez donné, Sire, deux batailles, et remporté deux grandes victoires.

La prise d'Ath a terminé la nôtre. La résistance de cette place n'a pas été considérable. C'est en Flandre un avantage d'avoir beaucoup de villes de guerre : elles servent, par échelons, de points d'appui; elles donnent des facilités pour les dépôts, et assurent les subsistances des armées, qui, sans cela, selon notre méthode de faire la guerre, ne sauraient prendre de position stable, ni assurer leurs conquêtes.

Il semble que de tout temps il y a eu deux méthodes sur lesquelles on s'est conduit pour faire la guerre, qui ont toutes deux leurs avantages. Les Romains ont suivi l'une, et tous les peuples


a La Victoire de Soor, remportée le 30 septembre 1745. Voyez t. III, p. 151-159.