<271>sentiments que j'ai conservés d'autrefois. J'espère qu'un temps viendra qui m'ouvrira des occasions à vous le témoigner. Comptez, mon cher, que ce ne sont point des paroles, mais des réalités dont je vous donnerai pour preuves mes actions. Adieu, cher ami; je suis tout à vous.

F......c.

Attachez-vous au porteur de celle-ci, qui est mon très-fidèle ami.

4. AU MÊME.

Berlin, 19 mars 1734.



Mon cher Duhan,

Vous savez le risque que l'on court quand on ne peut faire les choses qu'en tremblant. C'est pourquoi je ne vous ai pu répondre qu'à présent, en ayant une bonne occasion par ma sœur.a Elle vous dira tout ce que je pense sur votre sujet. Je suis toujours le même, mais semblable à un miroir, qui est obligé de mirer tous les objets qui se présentent devant lui. Je veux dire que, n'osant être ce que la nature l'a fait, il est malheureusement soumis à la triste nécessité de se conformer à la bizarrerie des objets qui se présentent devant lui ..... ..... J'en dis trop, et j'en dirais encore davantage en parlant à un fidèle ami, si je ne me ressouvenais du précepte du sage, qui veut que l'on mette un sceau à sa langue. Adieu, mon cher, jusqu'au temps où je pourrai vous revoir et vous parler sans peur et sans crainte, et où je vous réitérerai l'assurance de ma parfaite estime, et comme je suis tout à vous.

Frederic.


a Philippine-Charlotte, duchesse de Brunswic.