<73>

26. AU MÊME.

Ruppin, 18 novembre 1732.



Mon très-cher ami,

Je vous renvoie toutes les incluses en même ordre que je les ai reçues, et je vous en rends mille grâces. Je vous avoue, plus je pense, plus l'affaire des réfugiés me perce le cœur. Je vous envoie ci-joint cinquante thalers, que je vous supplie de faire tenir au pauvre malheureux Duhan; je l'ai cru relâché, et je suis au désespoir d'apprendre qu'il n'en est rien. Mon Dieu, si l'on pouvait remédier à tout! Voilà ma sœur de Baireuth qui va nous fournir de nouveaux chagrins. Si le bon Dieu voulait donc fléchir le cœur du maître à son égard, ou s'il y avait un bon remède! La lettre de Goltz est spirituellement écrite, et si les choses sont comme il les accuse, j'avoue que le roi de Pologne m'a bien la mine d'être berné, juste salaire des faussetés innombrables que ce prince a commises. Je vous prie, mon très-cher ami, de me conserver votre amitié, qui m'est bien précieuse. Je vous prie, soyez persuadé que personne ne saurait vous aliéner la mienne, et que je suis plus que je ne saurais dire, etc

Frederic.

27. AU MÊME.

Ruppin, 18 novembre 1732.



Monseigneur mon très-cher ami,

J'ai reçu avec bien du plaisir votre dernière, où vous faites mention du baron d'Or. J'ai reçu des lettres de Potsdam où l'on me marque que l'impertinence de cet homme était incroyable. Il a attaqué le général de Borcke d'une manière fort grossière, sur quoi le capitaine Borcke, du régiment du Roi, lui doit avoir dit ses vérités. Il s'est d'abord allé plaindre au Roi, et Borcke a été mis aux arrêts, et l'on dit que ce faquin a trouvé le moyen de