<51>qui regarde la lettre de Hambourg, j'avoue que cet hommea sert bien son maître et avec toute la vigilance imaginable, ce qui prouve que la plus grande qualité d'un prince est de bien choisir son monde et d'employer chacun selon son caractère naturel, en le plaçant dans un poste convenable. Alors les maîtres sont bien servis, et les serviteurs en passe de le faire. L'affaire de la succession est une chose fort intéressante, et qui fera totalement changer de face nos affaires, selon sa réussite. Je sais bien que ce ne sera pas moi qui, par l'excès de mes levées, ferai du tort à cette négociation, pourvu qu'aucun autre ne le fasse. Je vous envoie ci-joint un fragment de ma correspondance avec l'illustrissime sieur Crochet; vous verrez par là, monsieur, que nous filons doux ensemble, et que nous sommes sur un grand pied. Je suis fâché d'avoir brûlé une de ses lettres où il m'assurait que dans l'antichambre il voulait parler de moi, et que mon nom avait été nommé au lever du Roi. Ce n'est certainement pas mon ambition de choisir cet illustre mortel pour publier ma renommée; au contraire, je la croirais souillée en sa bouche, et prostituée par sa publication. C'est bien assez parlé d'un objet si méprisable, et je crois que la plus grande grâce qu'on peut lui faire, c'est de ne point parler du tout de lui. J'emploierai plutôt le temps et le papier qui me reste à vous assurer, mon très-cher ami, que je ne cesserai jamais d'être avec une estime infinie, etc.

11. AU MÊME.

Ruppin, 27 août 1732.



Monsieur mon très-cher général,

Vous savez sans doute la raison pour laquelle j'ai tardé à vous répondre, mon cher général, sans que je vous la répète. J'ai trouvé le Roi fort bien, et il a été fort gracieux envers moi, hormis le samedi, où je crois qu'il souscrivait l'ordre de la détention du pauvre Duhan, comme j'entrais dans sa chambre. Je crois


a Le comte de Seckendorff.