<388>vous êtes toujours dans les sentiments que je vous ai connus, et que vous n'avez point oublié de quoi nous étions d'accord le soir de notre séparation.

En attendant le plaisir de vous revoir, je vous envoie une bague avec mon portrait, que je vous prie de ne point quitter.

Voici une lettre pour le duc de Courlande, à qui je vous prie de faire mes compliments. Dites à La Chétardie que je l'assurais par trois fois troisa de mon amitié.

Je vous écrirai encore plus positivement lorsqu'il en sera temps. Je me flatte que vous êtes toujours le même, vous priant de me croire avec une parfaite estime

Votre très-fidèlement affectionné ami,
Federic.

97. DE M. DE SUHM.

Pétersbourg, 22 mars 1740.



Monseigneur

Le prince de Hesse-Hombourg m'a remis la gracieuse lettre dont V. A. R. a bien voulu m'honorer. J'en avais aussi reçu une précédente en conséquence de laquelle j'avais différé certaines démarches dans l'attente prochaine du grand événement qui doit les rendre superflues.

Je ne sais, monseigneur, ce que je dois le plus des deux, ou m'affliger ou me réjouir de la question que vous me faites, dans votre dernière et gracieuse lettre, au sujet de mes sentiments envers V. A. R.; car si, d'un côté, j'y reconnais avec des transports de joie la constance de ceux dont le plus digne prince du monde daigne m'honorer, ne dois-je pas m'affliger au fond de l'âme de ce que ce même prince semble douter de la constance des miens? Mais, tout comme je ne dois sans doute regarder cette tournure de vos expressions que comme une manière toute pleine de délicatesse et de sentiment dont il vous plaît me témoigner la


a Voyez ci-dessus, p. 235 et 243.