<383>conduit jusqu'à Memel, où on le remettrait au commandant, souhaitant qu'il arrivât en aussi bon état qu'il l'était lorsque je l'ai vu. Comme il sera plus d'un mois en chemin, V. A. R. aura le temps nécessaire pour donner ses ordres à M. de l'Hôpital,a tant par rapport au cheval que par rapport à la personne qui l'aura amené, si elle ne l'a pas fait déjà par précaution.

Nous avons appris que M. de La Chétardie est parti le 12 de Berlin, de sorte qu'il peut être actuellement en Courlande. Je me réjouis infiniment de le voir pour apprendre des nouvelles de la santé de V. A. R. par un témoignage vivant, et pour pouvoir m'entretenir d'elle avec lui, n'y ayant aucun plaisir au monde qui puisse égaler pour moi celui que je trouve à m'occuper de l'aimable et digne prince dont l'amitié et la bienveillance envers moi font le suprême bonheur de ma vie, etc.

93. A M. DE SUHM.

Berlin, 2 décembre 1739.



Mon cher Diaphane,

Je vous suis obligé on ne saurait davantage pour les belles recrues que vous me procurez de nouveau. Je voudrais pouvoir vous en témoigner ma reconnaissance. Mais je vous dois tant! Et ceci n'est qu'un des moindres objets sur lesquels roule ma reconnaissance.

Voici donc enfin cette paix tant attendue et tant désirée! Je souhaite, mon cher Diaphane, que vous soyez en tout plus grand prophète que Mahomet, qu'Ésaïe, que Daniel et tous ces vieux Juifs dont les rêves ont fait tant de bruit dans le monde, et ont donné la question à tant d'interprètes et de commentateurs.

L'affaire de B. est rompue à coup sûr; j'en sais trop de circonstances pour qu'il reste la moindre apparence de la renouer, ainsi qu'il ne faut plus y compter.


a Général-major et commandant de Memel.