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89. DE M. DE SUHM.

Pétersbourg, 10 octobre 1739.



Monseigneur

La nouvelle subitement arrivée de la paix conclue entre la Russie et la Porte m'a obligé d'expédier le bas officier Pauli sans perdre un moment, et avant que la nouvelle s'en publiât; et comme il n'était pas possible qu'il partît à point nommé un vaisseau, je l'ai fait partir par terre. Il amène à V. A. R. trois Bosniaques qu'il a trouvés fort beaux. Ce sont les seuls qu'il m'a été possible de recruter à la hâte.

Je suis, etc.

90. A M. DE SUHM.

Ruppin, 14 octobre 1739.



Mon cher Diaphane,

J'ai vu arriver aujourd'hui le plus galamment du monde la gent turque dont vous me faites l'étrenne. Je vous en marque mes parfaits remercîments, et je me vois obligé d'entrer en discussion des raisons pour lesquelles vous n'avez pas reçu d'abord le bas officier, qui doit être arrivé à présent à Saint-Pétersbourg. Cet homme a pris la fièvre chaude, avec un crachement de sang, à Lübeck, ce qui l'a empêché de partir plus tôt, et ce qui apparemment aura retardé de quelques mois son voyage. Vous serez sans doute informé de la paix qui se fait; cela ne faciliterait-il pas l'affaire de l'impression qui vous est connue? Je vous prie de me mander un peu votre sentiment là-dessus.

Je ne saurais assez vous remercier des attentions que vous avez pour moi. Je vous assure que mon cœur vous en tient compte, et que je ne demande pas mieux qu'une occasion pour faire éclater ma reconnaissance.

Les nouvelles du jour sont que le Roi lit pendant trois heures