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67.a A M. DE SUHM.

(Juillet 1738.)

Votre lettre m'a si fort embarrassé, que j'ai pris du temps pour y répondre, quoique ce temps vous aura peut-être paru long. Je n'ai pu me résoudre à suivre les propositions que vous me faites. L'idée de gueuser de l'argent est diamétralement opposée à ma façon de penser. Si j'avais pu rester sur le même pied avec le Duc, j'aurais accepté le parti. Mais la différence est très-grande : je puis avoir des obligations à un duc, mais jugez des suites envers une impératrice. Je suis court d'argent. Les recrues renchérissent, et il faut en faire. Donnez-moi un bon conseil, et je vous rendrai ma dernière résolution lorsque je serai de retour de Wésel, le premier d'août. Je me confie à votre amitié et fidélité. Adieu.

68. AU MÊME.

Remusberg, 27 septembre 1738.



Mon cher Diaphane,

Il y a plus de six mois que je n'ai reçu de vos nouvelles. Je vous prie de m'éclaircir ce mystère. Il y a pourtant environ deux mois que je vous ai griffonné en style géométrique une assez longue lettre, sur laquelle, en sommaire, je vous demandais vos sentiments sur ce que vous pensez de cette nouvelle Académie de Pétersbourg; je vous priais aussi de m'éclaircir quelques doutes sur cette imprimerie impériale. J'attends votre réponse sur tous ces points.

Je suis de retour du pays de Clèves, et paisible casanier de Remusberg, appliqué à l'étude et lisant presque du matin jusqu'au soir. Quant aux nouvelles du inonde, vous les apprendrez mieux par la bouche des gazetiers que par la mienne. Elles contiennent


a En chiffre.