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13. A ROLLIN.

Königsberg, 17 juillet 1740.



Monseigneur Rollin,

J'ai trouvé dans votre lettre les conseils d'un sage, la tendresse d'une nourrice et l'empressement d'un ami. Je vous assure, mon cher, mon vénérable Rollin, que je vous en ai une sincère obligation, et que les marques d'amitié que vous me témoignez me sont plus agréables que tous les compliments très-souvent faux ou insipides que je ne dois qu'a mon rang. Je ne cesserai point de faire des vœux pour votre conservation, et je vous prie de m'aimer toujours et de vous persuader que je serai, tant que je vivrai, plein de considération pour vous et d'estime pour votre mémoire. Vale.

Federic.

14. DE ROLLIN.

22 juillet 1740.



Sire,

Mes livres osent paraître devant votre trône, avec quelque crainte, à la vérité, mais avec encore plus de confiance. Ils ne se présentent pas néanmoins devant V. M. pour en être lus, mais seulement pour en être vus et pour lui faire ma cour. Bien d'autres soins vous occupent maintenant. Instruit à fond des actions vertueuses et des grandes qualités des rois, tant anciens que modernes, vous songez, Sire, à les égaler et, s'il se peut, à les surpasser. L'Europe paraît attendre de V. M. qu'elle lui donnera le modèle d'un prince attentif à remplir exactement tous les devoirs de la royauté, et ils sont grands. C'est l'agréable espérance dont se flatte aussi,



Sire,

de Votre Majesté
etc.