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15. AU MÊME.

Remusberg, 18 août 1737.



Mon cher Camas,

Une exactitude en demande une autre. Voici tous les verres que j'ai commandés pour vous. Les ouvriers se sont évertués à faire de leur mieux; c'est à vous de juger s'ils y ont réussi. Il me semble qu'il sied mal d'envoyer des verres sans y ajouter de quoi les remplir; c'est pour cela que j'ai chargé la poste d'une petite provision d'un vin de Bourgogne qui m'a paru être d'un bon acabit. Je souhaite de tout mon cœur qu'il vous fasse tout le bien imaginable. Les amandes seront mangées à votre santé. Je ne saurais au reste vous mander des nouvelles; je vois peu d'étrangers, parce qu'il n'en vient point ici; je fréquente plus les auteurs anciens et ceux du siècle passé que les gens du siècle où nous vivons. Cette antique compagnie vous est très-connue, de façon qu'il y aurait du superflu à vous en parler. Je me contenterai de vous dire ce que Cicéron écrivait à son ami Atticus : « Comment t'es-tu pu passer si longtemps de me voir, ou me priver si longtemps du plaisir de l'entretenir? » Je suis avec une parfaite estime,



Mon cher Camas,

Votre très-fidèlement affectionné ami,
Federic.

16. AU MÊME.

Remusberg, 6 septembre 1737.



Mon cher Camas,

Un voyage, un prêtre et une communion sont trois raisons dont la moindre pourrait faire l'apologie de mon délai à vous répondre. J'ai été à la suite du Roi me débarrasser, sur la bonne foi d'un