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XXXVI. VERS D'UN POËTE NATIF DE FAILLENBOSTELa SUR L'INVASION DES FRANÇAIS DANS L'ÉLECTORAT DE HANOVRE, EN 1757, EN JÉRÉMIADE SUR LE TRAITÉ DE KLOSTER-ZEVEN.

O sujet accablant de ma sensible plainte!
On profane la terre sainte.
Des loups ont pénétré dans le sacré bercail;
Leurs sanguinaires dents dévorent le bétail,
Qui, bêlant et transi de crainte,
Des barbares tyrans des bois
A senti la cruelle atteinte.
Nos jours sont abreuvés d'amertume et d'absinthe;
Je languis dans les fers, je gémis sous les lois
De nos usurpateurs gaulois;
D'un esclavage affreux détestant la contrainte,
J'ose à peine élever ma trop craintive voix.
O mon roi! mon Nestor! faut-il que ta paupière
Demeure aussi longtemps ouverte à la lumière
Pour voir, sur le déclin de tes exploits brillants,


a Probablement Fallingbostel, dans la principauté de Lünebourg.