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XXVIII. AU MARQUIS D'ARGENS.

APRÈS QUE LE ROI EUT OCCUPÉ LE CAMP DE BUNZELWITZ, PRÈS DE SCHWEIDNITZ, LES RUSSES SE RETIRÈRENT EN POLOGNE.

Oh! que du ciel la faveur infinie
De nos Prussiens en tout temps soit bénie!
Si son secours, moins visible et moins clair,
N'éclate plus par la voix des oracles,
Quel temps jamais plus fécond en miracles,
Plus étonnant que ce siècle de fer?
Vous avez vu ces dangereux spectacles,
Comme le ciel sut défendre Colberg,
Comme il troubla matelots et pilotes
Au fier aspect du valeureux Werner,
Dont les hussards dissipèrent les flottes
Du Russe agreste et du Suédois altier.a
Le ciel guida le jeune Würtemberg;
Pour coup d'essai, sa valeur inouïe
A bien battu la superbe Russie
Sur le gros dos de monsieur Romanzoff,a
Qui, Dieu merci, demeura sain et sauf.


a Le 18 septembre 1760. Voyez t. V, p. 89.

a Voyez t. V, p. 148 et 149.