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AU MARQUIS D'ARGENS, APRÈS L'AFFAIRE DE REICHENBACH.

Eh bien, voilà ces postillons;
Vous les voulez, je les envoie.
Puissent-ils de nos camps et de nos pavillons
Reconduire chez vous le plaisir et la joie,
La vive et saillante gaîté,
Compagne de votre bel âge!
Puisse le récit non flatté
D'un assez léger avantage
Rétablir la sérénité,
Le calme et la tranquillité
Dans votre âme abattue après un long orage!
Ces rapides courriers n'annoncent pas la fin
D'un pénible et vigoureux siége;
Mais vous apprendrez d'eux par quel coup le destin,
Dans certain combat clandestin,
Nous a su garantir du piége
Que l'implacable Autrichien
Nous tendait en mauvais chrétien.
Vraiment, ce n'était pas la peine
Qu'avec tant d'appareil le peuple en fût instruit;