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STANCES, PARAPHRASE DE L'ECCLÉSIASTE.a

Homme, qui marches dans l'ombre
De tes préjugés flatteurs,
De ces tyrans enchanteurs
Je veux dissiper le nombre,
Et percer la vapeur sombre
Dont t'offusquent tes erreurs.

Ce spectacle magnifique,
Ce monde, où tant de plaisirs
Enflamment tes vains désirs,
N'est qu'un beau palais magique,
Qu'habitent le crime inique,
Les regrets et les soupirs.


a Le rhythme de cette pièce (tirée de l'édition de 1760) est imité de celui que Voltaire a employé dans son Précis de l'Ecclésiaste, de l'an 1759; le mouvement du style s'en rapproche également, par exemple dans cette strophe :
     

« Le même champ produit la plante salutaire, etc. »

Voltaire avait dit :
     

« Le même champ nourrit la brebis innocente. etc. »

Voyez Œuvres de Voltaire, édition Beuchot, t. XII, p. 217.