<XLIII>

ÉPITRE DÉDICATOIRE AU PRINCE DE PRUSSE.



Mon cher frère,

J'ai employé depuis quelque temps les moments de mon loisir à faire l'abrégé de l'histoire de la maison de Brandebourg. A qui pourrais-je mieux adresser cet ouvrage, qu'à celui qui sera un jour l'ornement de cette histoire? à celui que la naissance appelle au trône, et auquel j'ai consacré tous les travaux de ma vie?

Vous étiez instruit des actions de vos ancêtres avant que je prisse la plume pour les écrire; les soins que je me suis donnés en faisant cet abrégé, ne pourront servir qu'à vous en rappeler la mémoire. Je n'ai rien déguisé, je n'ai rien tu; j'ai représenté les princes de votre maison tels qu'ils ont été. Le même pinceau qui a peint les vertus civiles et militaires du Grand Électeur, a touché les défauts du premier roi de Prusse, et ces passions qui, par les desseins cachés de la Providence, ont servi,