<198> suédoises : au moins un coup pareil aurait-il délivré le Roi pour un temps d'un ennemi qui faisait une diversion fâcheuse. Quoique le maréchal de Lehwaldt n'eût pas entrepris tout ce qui était faisable, il fit toutefois dans cette courte expédition trois mille prisonniers sur les Suédois. Un détachement qu'il envoya assiéger le fort de Peenemünde, ne le reprit qu'au mois de mars de l'année suivante.

La multitude d'objets qu'il y avait à remplir pendant cette campagne, était immense; et comme on se trouvait pressé de faire de tous les côtés des efforts, on ne pouvait y réussir qu'en employant les mêmes troupes en différents endroits. Le prince Ferdinand de Brunswic avait trop peu de cavalerie dans son armée; il lui en fallait nécessairement pour l'entreprise qu'il méditait. Il importait au Roi que les Français fussent chassés de la Basse-Saxe et du Bas-Rhin, et pour y contribuer de sa part autant que sa situation le lui permettait, il détacha dix escadrons de dragons et cinq escadrons de hussards de l'armée du maréchal de Lehwaldt, avec ordre de joindre le prince Ferdinand de Brunswic à Stade. Ce prince tenta d'abord une entreprise sur Celle, qui ne réussit pas, d'un côté, parce que le maréchal de Richelieu, l'ayant prévenu, l'empêcha de passer l'Aller, et de l'autre, parce que ce pays aride, où il n'y a que des bruyères, ne put fournir à sa subsistance. Nonobstant que cette entreprise était manquée, il se rendit pourtant peu après maître de Haarbourg. Le Roi convint ensuite avec le prince Ferdinand du projet de sa campagne. Son avis allait à ce que les alliés se portassent sur le Wéser, par deux raisons, dont la première était pour ne point ruiner les capitales de l'électorat de Hanovre et du duché de Brunswic par les siéges qu'il faudrait y mettre pour les reprendre; la seconde raison portait sur ce que la crainte d'être coupés du Rhin porterait les Français à évacuer d'eux-mêmes ces provinces, surtout si un détachement des troupes prussiennes se montrait en même temps du côté de Brunswic. Le