<47>manque de solidité, et l'on serait bien loin de son calcul, si l'on était assez peu avisé de les employer à ce qu'ils n'entendent pas.

ARTICLE XXXVI. DE L'ARTILLERIE DE CAMPAGNE.

Depuis que l'artillerie est devenue un point si essentiel à nos guerres, je ne saurais me dispenser d'en dire un mot, pour que tout général qui se trouve en avoir sous ses ordres, surtout dans des détachements, connaisse tout le parti qu'on en peut tirer. La règle est chez nous que chaque bataillon de la première ligne est muni de deux pièces de six livres et d'un obusier de sept; la seconde ligne n'a que deux canons de trois livres; les brigades ont chacune une batterie de dix pièces de douze livres, et les plus gros canons, les véritables pièces de batterie, sont sur les ailes des deux lignes. Outre cette artillerie, on a destiné pour chaque armée quarante obusiers de dix livres. Ce plan général est calculé de sorte qu'au besoin on trouve sous sa main des canons de tel calibre qu'on juge à propos de s'en servir, et qu'on place comme le besoin le demande. Vous aurez vu, dans les plans précédents, comme on dispose ces batteries pour soutenir des attaques, soit dans la plaine, soit de villages, soit de hauteurs. Les officiers d'artillerie doivent s'imprimer, à cette occasion, qu'il ne suffit pas de tirer beaucoup et vite, mais de bien viser et de bien diriger leur feu, pour le concentrer du côté de l'attaque, et pour détruire, autant qu'ils peuvent, les batteries qui tirent sur nos gens; car le fantassin ne peut pas tirer en marchant à l'ennemi, et il serait détruit par son feu, si le secours de nos batteries ne le secondait pas. Si l'ennemi occupe une hauteur, il faut chercher des hauteurs pour y faire des batteries; s'il ne s'en trouve point, servez-vous des obu-