<30>sans qu'elle puisse se défendre. De même, si vous aventurez de l'infanterie dans une plaine sans assurer ses flancs, l'ennemi profitera de votre faute, et l'attaquera du côté par lequel elle ne saurait se défendre. Il faut donc toujours avoir égard aux lieux où l'on se trouve. Dans les pays de montagnes et de postes, je mettrais ma cavalerie en seconde ligne, et je ne l'emploierais dans la première qu'aux endroits seuls où elle pourrait agir, ne fût-ce que quelques escadrons, pour tomber sur le flanc de l'infanterie qui voudrait risquer de m'attaquer. J'ajoute comme une règle générale que dans toutes les armées bien conduites il doit y avoir une réserve de cavalerie dans les plaines, et de l'infanterie, avec quelques dragons ou hussards, dans les pays de chicane.a

ARTICLE IX. DES DIFFÉRENTS CAMPS.

bLe général qui commande doit choisir son camp lui-même, à cause que du choix de ce lieu dépend le succès de son entreprise. Il devient quelquefois son champ de bataille, et comme il y a beaucoup de choses à observer dans cette partie de l'art militaire, je serai obligé


a La traduction ajoute, p. 45 et 46 : Die grosse Kunst in Distribuirung der Truppen auf einem Terrain ist, solche dergestalt zu placiren, dass sie frei agiren und dass sie durchgehends nützlich sein konnen. Villeroi, dem vielleicht diese Regel unbekannt war, beraubete sich selbst, als er sich in den Plainen von Ramillies formirte, seines ganzen linken Flügels, welchen er hinter einen Morast placirte, wo er nicht agiren, noch einmal von dar den rechten Flügel secundiren konnte.

b Cet alinéa est précédé du suivant dans la traduction, p. 46 : Um zu wissen, ob ihr euren Ort gut choisiret habt, wo ihr campiren wollet, so sehet zu, ob ihr, wann ihr ein kleines Mouvement machet, den Feind zwingen könnet, ein grosses Mouvement zu machen, oder aber, ob, wenn der Feind einen Marsch thun müssen, er dadurch obligiret sei noch mehrere und andere Märsche zu thun. Derjenige, welcher die wenigsten Märsche zu thun hat, ist am besten campiret.