<337> de leurs mauvais traitements; cette estime est le seul bien qui me reste, et celui que je désire le plus de conserver.

On m'assure que V. M. est contente du petit ouvrage sur la Destruction des jésuites; si elle avait quelques critiques à me faire,a j'en profiterais pour une seconde édition.

Je suis avec le plus profond respect, et avec une reconnaissance et un attachement plus vif que jamais, Sire, etc.

4. DU MÊME.

Paris, 31 décembre 1765.



Sire,

La lettre que Votre Majesté m'a fait l'honneur de m'écrire,b quoique pleine de bonté et d'intérêt, m'a mis dans une situation affligeante : elle m'a fait craindre d'avoir perdu, au moins à quelques égards, l'estime de V. M., le bien le plus précieux à mon cœur, et le seul qui mette quelque consolation dans ma vie. V. M. sait que depuis plus de deux ans ma santé a souffert des dérangements considérables; ils ont abouti à une maladie qui m'a mis aux portes du tombeau, et dont j'ai bien de la peine à me rétablir. Est-il surprenant, Sire, que cette situation me fasse regarder la vie avec indifférence? et V. M. peut-elle croire que ma maladie et ma disposition actuelle soient la suite du refus qu'on m'a fait d'une misérable pension, si modique qu'elle ne suffit pas même à de nouvelles charges que le devoir et l'humanité m'imposent? Il est vrai, Sire, que j'ai été quelque temps


a Voyez t. XXIV, p. 439 et 440.

b Lettre du 23 novembre, t. XXIV, p. 443 et 444.