<89> de maintenir la gloire et l'indépendance de ma couronne. C'est un sujet sur lequel je ne puis ni ne dois jamais admettre de tempérament. La chose en elle-même n'en est point susceptible, et lorsque j'observe rigoureusement de ne me point mêler dans les affaires domestiques de quelque puissance que cela soit, j'ai lieu de prétendre à un retour également équitable de leur part. Le contraire établirait un simple droit de convenance dans le monde, qui peut aller à l'infini et qui n'a point de bornes. Mais, de plus, V. M. peut être persuadée que si le flambeau de la guerre s'allume dans le Nord, il s'étendra certainement plus loin, et, les événements une fois abandonnés au sort des armes, il sera bien difficile, malgré toutes les probabilités même, de prévoir ou de calculer quelles en seront les suites.

Telle est la manière sous laquelle j'envisage et ma propre situation, et celle des affaires en général. Je la confie à un oncle qui m'est cher, et à un souverain qui par ses qualités rares jouit de l'admiration de toute l'Europe. Sous l'un et l'autre de ces titres, son amitié me sera précieuse à conserver, tout comme je m'efforcerai toujours à convaincre V. M. du sentiment de la haute estime et de l'attachement parfait avec lesquels je serai toujours, etc.

11. AU ROI DE SUÈDE.

Le 23 janvier 1773.



Monsieur mon frère,

Je viens de recevoir la lettre que Votre Majesté m'écrit d'Oerebro, avec toute la satisfaction possible. Je vois que V. M. approuve ma franchise, même qu'elle veut que je la pousse plus loin. Je ne doute