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16. AU MÊME.

Berlin, 9 décembre 1740.



Monsieur mon frère,

Vos deux lettres du 5 et du 6 de ce mois m'ont été rendues, et je vous suis obligé de ces marques de votre souvenir, et des nouvelles touchant les surprenantes catastrophes de la Russie. J'étais déjà informé des circonstances qui viennent d'humilier l'usurpateur orgueilleux et d'élever la régente et le digne prince votre frère.a Comme j'admire cet ouvrage de la Providence, dû au mérite de ces illustres personnes, j'y prends toute la part imaginable, et je vous en félicite très-cordialement, en souhaitant à la nouvelle régence un bonheur ferme et accompli.

Quant à la marche de mes régiments,b où vous trouvez tant de difficultés, je m'en rapporte à ce que je vous ai répondu sur ce chapitre, et je me flatte que vous ne me refuserez pas d'y avoir égard, ce que je reconnaîtrai en temps et lieu. Au reste, l'arrivée du prince Ferdinand m'a été très-agréable; et comme je connais les bonnes qualités qu'il possède, et qui promettent beaucoup, je m'efforcerai toujours de les cultiver et d'avoir un soin tout particulier de lui et de son bonheur. Je suis avec une très-parfaite amitié, monsieur mon frère, etc.c


a Voyez t. II, p. 62 et 63.

b L. c., p. 64 et suivantes.

c De la main d'un secrétaire.