<22>Si vous voulez amener avec vous quelque officier, vous me ferez plaisir.

11. AU MÊME.

Camenz. 23 mai 1745.



Mon cher prince Charles,

Je suis dans la joie de mon cœur à l'égard de la relation que vous venez de me faire.a Baisez Schwerinb mille fois de ma part, et dites-lui que je n'oublierai, tant que je vivrai, ni sa bravoure, ni sa conduite, que j'aurai soin de tous les officiers de ce régiment, et que je veux les distinguer dans toute l'armée. Dites qu'ils doivent me dire en quoi je puis leur témoigner mon estime et ma reconnaissance, et faites à tous ceux qui se sont distingués les compliments de ma part les plus obligeants que vous puissiez imaginer. Donnez mille louanges aux simples soldats; enfin dites-leur que je suis content au delà de l'expression. En un mot, je suis dans la joie la plus grande de mon cœur que tout cela se soit passé sous vos ordres; je ne doute point des troupes, car il ne s'agit que de les mener vigoureusement.

Vous resterez aux environs de Neustadt jusqu'à nouvel ordre. Ayez soin des troupes, et faites-leur à tous mes compliments, mais surtout à Schwerin.

Adieu, mon cher frère; je souhaite de tout mon cœur de vous revoir en bonne santé, et suis. etc.


a Frédéric parle de l'action de Jägerndorf, qui avait eu lieu la veille du jour où cette lettre fut écrite. Voyez t. III, p. 11-119.

b L. c., p. 119.