<84> voyage à l'année prochaine,a au retour de Berlin. La gouvernante a été fort touchée de me quitter, mais ce n'a pas été elle qui a fait les criailleries; son attachement pour moi lui a fait souhaiter le voyage, dans l'espérance que ma santé se remettrait. La Reine a fait ce qu'elle a pu pour l'animer; j'ai vu les lettres qu'elle lui a écrites. Je souhaiterais seulement, quand elle trouve quelque chose à redire à ma conduite, qu'elle me fît la grâce de me le mander sans tous ces détours. Je ne manquerai jamais au respect que je lui dois, et ne ferai jamais rien qui puisse lui être désagréable.

J'ai vu aujourd'hui le capitaine Schultz,b de votre régiment; je me réjouis toujours quand je vois quelqu'un qui a le bonheur de vous appartenir. Il ne me paraît pas fort content de ses recrues. Le Margrave, qui vous assure de ses respects, fera tout son possible pour vous en procurer avant votre revue.

Adieu, mon très-cher frère; toute mon étude ne tend qu'à vous convaincre de la tendresse avec laquelle je suis jusqu'au tombeau, mon très-cher frère, etc.

72. A LA MARGRAVE DE BAIREUTH.

Ruppin, 9 novembre 1739.

.... Vous me faites trop de grâce de penser à Remusberg. Tout y est meublé, ma très-chère sœur; il y a deux chambres pleines de ta-


a La Margrave passe sous silence la véritable raison qui lui avait fait désirer son prompt retour à Baireuth; c'était le chagrin que lui causait l'amour de son mari pour l'aînée des demoiselles de Marwitz. Voyez ses Mémoires, t. II, p. 288-291, p. 4, 41 et suivantes.

b Blessé mortellement à la bataille de la Lohe, le 22 novembre 1757. Voyez t. IV, p. 182.