<235> de Folichon est précisément le cas où je me suis trouvé avec Biche. Le ciel nous a donné une même humeur et un même cœur. Je pense comme vous sur notre raison; je la crois bonne pour la société, mais fort incommode pour l'individu. Je pars après-demain pour Potsdam, et je ne saurais vous dissimuler que je sens une joie secrète de me retrouver dans ma chère retraite. Je me réjouis sur le plaisir de NOUS revoir, comme les chrétiens sur le jubilé. Venez ici pour voir un ami, et, je vous prie, usez-en de même avec moi sans contrainte et sans gêne; et si vous le voulez bien, nous bannirons toute cérémonie quelconque, pour que je puisse mieux jouir de vous. Les derniers temps que j'ai eu le bonheur de vous voir ici sont ceux où j'ai le mieux profité de vous; commençons, si vous le voulez, par où nous avons fini, et le peu de temps que je pourrai vous posséder me profitera davantage. Écrivez-moi, je vous prie, bien sincèrement sur ce sujet, et ne me déguisez point le fond de votre âme, car il en sera absolument ce que vous jugerez à propos. Je fais mille vœux pour votre conservation et pour le rétablissement de votre santé. Si j'abandonnais le cours à la profusion de mon cœur, je vous ennuierais par tout ce que j'aurais à vous dire; mais je me renferme simplement aux assurances de la parfaite tendresse et de la considération avec laquelle je suis, ma très-chère sœur, etc.

237. A LA MÊME.

Ce 28 (janvier 1752).



Ma très-chère sœur,

Vos consolations ont fait sur moi l'effet d'une goutte d'eau sur une pierre chaude, elles ont un peu calmé mes douleurs; mais toutes vos