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200. A LA MÊME.

Le 2 janvier 1748.



Ma très-chère sœur,

Je vous rends mille grâces du bon pâté qu'il vous a plu de m'envoyer. Il a été mangé en faisant mille vœux pour votre santé. J'ai en même temps le plaisir de vous apprendre que notre belle-sœur est accouchée d'un prince fort et robuste, qui crie comme un aigle, et qui, selon le dire de madame de Gersdorff, ressemble à père et à mère comme deux gouttes d'eau. Je voudrais fort que votre santé fût aussi bonne que je vous la souhaite, et que nous n'eussions plus d'inquiétudes sur ce sujet. Hier on a joué le Cinna, qui a eu des applaudissements généraux, et qui fait un grand effet sur le théâtre. Nous sommes dans les convulsions des compliments sur la nouvelle année; je ne sais quand ils finiront. Vous priant de me croire avec la plus parfaite tendresse, ma très-chère sœur, etc.

201. DE LA MARGRAVE DE BAIREUTH.

Le 21 février 1748.



Mon très-cher frère,

Toutes les bontés dont vous m'avez comblée jusqu'à présent m'encouragent, mon très-cher frère, d'entrer avec vous dans des détails que j'ai toujours espéré de pouvoir éviter. Permettez-moi que je vous ouvre mon cœur, et que je vous parle avec confiance et sincérité sur un sujet qui m'a causé depuis quelques années le plus mortel