<114> que vous ne douterez point de la tendresse avec laquelle je suis, ma très-chère sœur, etc.

108. A LA MÊME.

Camp de Neisse, 22 septembre 1741.



Ma très-chère sœur,

J'ai été charmé de recevoir la lettre que vous m'avez fait le plaisir de m'écrire; mais en même temps j'ai cru tomber de mon haut en voyant, ma très-chère sœur, la lettre que l'Impératrice vous a écrite.a Leurs affaires sont bien bas, et je ne sais pas à quoi ils pensent de s'imaginer que, dans les circonstances présentes, l'on volera à son secours. Je crois, ma très-chère sœur, que vous ne sauriez mieux faire que de répondre fort obligeamment, mais de vous récrier le plus sur la difficulté des postes, sur l'éloignement des endroits, et sur la différence d'écrire ou de parler aux gens. De cette façon, vous vous disculpez tout à fait, et personne n'a nul reproche à vous faire. Nous sommes ici sur le point de prendre Neisse et de voir partir M. de Neipperg avec son armée. Adieu, ma très-chère sœur; soyez bien persuadée de l'amitié parfaite et de la tendresse sans égale avec laquelle je suis, ma très-chère sœur, etc.


a La Margrave parle dans ses Mémoires, t. II, p. 306, d'une autre lettre que l'Impératrice douairière lui avait écrite au mois de mars.