<108> sensible joie du plaisir de vous voir et de vous embrasser. Veuille le ciel que je puisse vous procurer tous les agréments et tous les divertissements possibles! J'ai encore la fièvre; mais cela est plus raisonnable, et je ne souffre de loin près tant qu'autrefois. Vous connaissez, ma très-chère sœur, toute la tendresse et tous les sentiments affectueux avec lesquels j'ai l'honneur d'être, etc.

100. A LA MÊME.

Ruppin, 27 novembre 1740.



Ma très-chère sœur,

Vous possédez l'art de la parole et celui d'écrire; vous amplifiez si obligeamment le peu d'attentions que j'ai eues pour ce qui pouvait vous être agréable, que vous me persuaderiez presque que j'ai rempli les devoirs d'un frère et d'un hôte envers vous. Mais, ma très-chère sœur, permettez-moi de vous dire que je sens bien, malgré votre indulgence, à quoi j'ai manqué. Vous ne devez cependant le mettre que sur le compte de ma maladie, car le cœur n'y a eu aucune part. Je plains beaucoup la pauvre madame d'Arnim,a que la mort a moissonnée avant le temps; c'est le sort de toutes les bonnes choses d'avoir des charmes et peu de durée. Je m'en aperçois, étant privé du plaisir de votre aimable compagnie, et il me semble que le bonheur de ma vie n'a duré qu'un moment. Je vous embrasse de tout mon cœur, ma très-chère sœur, vous priant d'être persuadée de la tendresse infinie et de l'estime avec laquelle je suis, etc.


a Voyez ci-dessus, p. 60.