<588> de tout mon cœur, mon cher frère, d'avoir de bonnes nom elles de votre santé et de votre contentement; je m'y intéresse sincèrement, comme je le dois, étant, etc.

Voilà quelques paniers de raisins que je viens de recevoir de la Hongrie.

397. AU MÊME.

Le 14 février 1785.



Mon très-cher frère,

J'admire avec quelle patience vous recevez, mon cher frère, tout le bavardage politique dont je vous ennuie. S'il s'agissait de bagatelles, je ne vous importunerais pas; mais il s'agit d'affaires de la plus grande conséquence pour les suites qu'elles peuvent avoir. Scipion disait qu'il pardonnerait bien des fautes à un général, excepté celle de dire, à l'occasion d'un événement : Je ne l'avais ni cru ni prévu.a Or, dans les affaires politiques, il faut nécessairement prévoir ce qui dépend de nous, et souvent joindre la défiance aux réflexions que font naître les différentes matières qui se présentent à notre examen. De plus, dans la situation où je me trouve, il faut souvent deviner l'avenir, parce que ni l'Empereur ni la Russie ne s'expliquent envers moi, et qu'il faut que j'observe la Fiance, que je la suive dans ses démarches, pour ne me point laisser entraîner en quelque faute par une crédulité


a « Scipio vero Africanus turpe esse ajebat in re militari dicere non putaram : videlicet, quia explorato et excusso consilio, quae ferro aguntur, administrari oportere arbitrabatur. » (Valère Maxime, liv. VII, chap. 2.) Sénèque le philosophe (De ira, liv. II, chap. 31) attribue ce mot à Fabius.