<560>La fin de votre lettre ne m'a point réjoui; j'avais espéré, mon cher frère, que les eaux de Spa avaient entièrement rétabli votre santé, et je n'aime point du tout ces coliques hémorroïdales. Je vous conjure de ne me point écrire quand vous avez ces incommodités, parce que vous pourriez les empirer, et que, privée de la santé, notre existence en devient encore plus insupportable.

Le prince Ferdinand, qui va voir sa sœur à Berlin,a passera demain ici.

Voilà ce qu'un vieil anachorète peut vous mander du fond de sa cellule;b d'ailleurs, j'espère, mon cher frère, que vous ne doutez point des sentiments de tendresse et de la haute estime avec laquelle je suis, etc.

372. AU MÊME.

Le 18 octobre 1782.



Mon très-cher frère,

Je vous suis très-obligé, mon cher frère, du détail dans lequel vous êtes entré dans votre lettre pour m'expliquer vos idées sur l'état présent de l'Europe. Nous différons sur quelques points que je puis vous expliquer facilement. Premièrement, mon cher frère, souvenez-vous de mon âge, et ne m'accusez pas de penser à mon personnel dans les conjonctures futures que je prévois. Le mal que je crains arrivera quand je ne serai plus; toutefois il est de mon devoir de l'écarter ou de l'anéantir entièrement, si je le puis. Je crains les liaisons étroites qui pourront se former avec le temps entre l'Empereur et la Russie;


a Le prince Ferdinand de Brunswic venait voir la reine de Prusse.

b Voyez t. XXIII, p. 430, et t. XXV, p. 9, 10, 19, 20, 200 et 207.