<496> pourrez par ce dessin vous faire en gros une représentation du camp des Autrichiens et du mien. Ajoutez à cela que toutes leurs flèches sont minées, et je me flatte que vous ne désapprouverez pas ma circonspection. Mais dès que vous aurez pris Leitmeritz, et que vous aurez repassé l'Elbe, il ne me restera d'autre projet que d'attirer par des détachements la guerre en Moravie, où le terrain, moins revêche, me fournira peut-être quelque occasion favorable de donner sur les doigts à cette maudite engeance et de prendre la Bohême en Moravie. Je suis, etc.

321. DU PRINCE HENRI.

Jörgenthal, 1er août 1778.



Mon très-cher frère,

L'ennemi ne s'est pas attendu que nous entrerions par Schluckenau et Rumbourg en Bohême, à cause des chemins horribles que nous avons eus à passer, et que nous avons encore devant nous. C'est ce que m'a dit un officier prisonnier. J'espère demain gagner les débouchés vers Leipa. Le général Möllendorff vise sur Tetschen, et a passé hier quatre abatis. Il y a eu des pandours brûlés dans une maison. Nous avons en tout une centaine de prisonniers. J'ai cinq corps qui ne peuvent pas se joindre aisément; mais il n'y a pas moyen de passer par cet horrible pays sans avoir ses flancs garnis. Voici mes nouvelles ....