<494> et que j'espère du succès de mon entreprise, dont personne ne se doute. Je laisse un corps considérable de vingt bataillons de ce côté-ci; et comme j'espère que le camp que l'ennemi a pris près d'Aussig pourra être mis en désordre par les hauteurs que j'espère occuper de l'autre rive de l'Elbe, alors, obligé à la retraite, le corps qui reste au camp de Gamig entre par ce côté-ci en Bohême. Voilà du moins tout ce qu'il me paraît que je puis faire de mieux dans les circonstances où je me trouve. Je suis, etc.

319. AU PRINCE HENRI.

Camp devant Jaromircz, 16 juillet 1778.



Mon très-cher frère,

Un dieu, mon cher frère, vous inspire le beau dessein que vous me communiquez par votre lettre du 13; rien de plus sage ni de mieux imaginé que ce que vous vous proposez d'entreprendre. Sur ce projet admirable j'ai pris la résolution de régler d'abord toutes mes opérations. Je n'ai envoyé que sept bataillons en Haute-Silésie, qui seront suffisants pour contenir les ennemis qu'ils ont vis-à-vis d'eux. Ici je vais faire d'abord un détachement vers Arnau, pour contenir l'ennemi, et même voir ce qu'on pourra entreprendre de ce côté. Je fais avancer ma boulangerie à Nachod, pour pouvoir suivre l'ennemi sitôt qu'il décampe, et pour pouvoir le pousser, au cas qu'il se tourne de votre côté. Vous pouvez être persuadé que je vous seconderai selon tous les moyens que j'en ai, et que je ne négligerai rien pour vous rendre vos opérations faciles, ou pour suivre l'ennemi autant que le permettront mes magasins. D'ailleurs, je loue et bénis le ciel