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284. AU MÊME.

Le 6 octobre 1777.

.... J'ai lu avec beaucoup d'attention ce que vous avez eu la bonté de m'écrire louchant l'Empereur. Je conviens avec vous, mon cher frère, qu'il est bien difficile d'avoir un jugement fixe du caractère de ce jeune prince, tant qu'il est sous la tutelle de Kaunitz et de sa mère. Je veux croire que si l'électeur de Bavière décédait pendant ma vie, peut-être l'Empereur voudrait s'arranger avec moi; mais pensez, je vous prie, que je suis vieux et infirme, et qu'il ne faut plus compter du tout sur mon existence. ... Si donc, mon très-cher frère, vous avez la bonté d'ajouter ces considérations à celle que je vous ai communiquée ci-devant, vous conviendrez que je ne saurais assez prendre de mesures pour l'avenir, quoique je sache très-bien qu'aucun homme ne peut prévoir ce qui se fera quinze jours après son trépas. Je crois cependant que mon devoir demande de ne rien négliger des précautions que la prudence me prescrit de prendre, car tout ce que j'aurais omis, dans la situation où sont les affaires, tomberait à ma charge.

285. AU MÊME.

Le 12 octobre 1777.



Mon très-cher frère,

Le voyage d'ici à Berlin, mon cher frère, n'est pas celui de l'amiral Anson autour du globe; il y a encore moyen d'y arriver, principalement en voyageant en carrosse. J'ai vu beaucoup de choses, à Ber-